Historique

                             

 MEMORANDUM

 

 LA COTE D’IVOIRE AU CONSEIL DE SECURITE DES NATIONS UNIES (2018-2019) : DES EXPERIENCES ET DES VALEURS FORTES A PARTAGER

 

La République de Côte d’Ivoire accède à l’indépendance le 07 Août 1960 et adhère à l’Organisation des Nations Unies (ONU), le 20 Septembre de la même année.

En reconnaissance de son engagement en faveur de la paix et du dialogue, la Côte d’Ivoire est élue et siège au Conseil de Sécurité de 1964 à 1965, en qualité de membre non permanent, pour apporter sa contribution à l’édification de la paix au moment où le monde connaît des mutations politiques et socio-économiques majeures, avant de présider la 49ème session de l’Assemblée Générale de l’ONU en 1994.

Vingt-cinq ans après, la République de Côte d’Ivoire aspire à nouveau à un siège de membre non permanent du Conseil de Sécurité de l’Organisation des Nations Unies, pour la période 2018-2019.

Portée par le Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, la candidature de la Côte d’Ivoire a été endossée par la Conférence des Chefs d’Etats et de Gouvernement de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le 04 Juin 2016 à Dakar au Sénégal, puis par le 27ème Sommet des Chefs d’Etats et de Gouvernement de l’Union Africaine, tenu du 16 au 18 Juillet à Kigali, au Rwanda.

Désormais, la Côte d’Ivoire représente le choix de l’Afrique pour le siège réservé à l’Afrique de l’Ouest.

Se fondant sur les valeurs cardinales de paix et de dialogue, toujours prônées par le Président Alassane OUATTARA, elle entend prendre toute sa place dans la recherche de solutions aux grands défis contemporains, en apportant sa contribution à la construction d’un monde meilleur, plus juste, plus humain, plus sûr et plus pacifique.

La Côte d’Ivoire est donc candidate pour partager sa philosophie, ses expériences et son engagement en faveur de la paix et de la sécurité dans le monde.

 I - UNE PHILOSOPHIE DE DIALOGUE ET DE PAIX A PARTAGER.

La quête de la paix à travers le dialogue a été la philosophie du père fondateur de la nation ivoirienne, Feu le Président Félix HOUPHOUET-BOIGNY. Elle constitue l’un des fondements de la politique extérieure de la Côte d’Ivoire. Comme il le disait à juste titre : « le dialogue, c’est l’arme des forts […] »

L’engagement de longue date en faveur de la paix que le chef de l’Etat, son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, poursuit avec détermination, a valu à la Côte d’Ivoire la reconnaissance de la Communauté internationale, à travers l’Institution par l’UNESCO du Prix Félix HOUPHOUET-BOIGNY pour la recherche de la paix, décerné chaque année aux Femmes et Hommes et Institutions qui contribuent de façon significative à la paix dans le monde.

Les deux premiers lauréats de ce Prix, en 1991, à savoir Messieurs Nelson Mandela et Frederik de Klerk, ont été également lauréats du Prix Nobel de la Paix l’année suivante.

Outre le Prix Félix HOUPHOUET-BOIGNY, il importe de souligner la création de la Fondation Félix HOUPHOUET-BOIGNY pour la recherche de la paix, de la Charte Unesco pour la culture de la paix à l’université Félix HOUPHOUET-BOIGNY, ainsi que la décision à de l’UNESCO et de l’Union Africaine [UA] d’installer un centre de recherche et de promotion de la paix à Yamoussoukro, en vue de renforcer et consolider cette culture de tolérance et de dialogue en Côte d’Ivoire et dans le monde. Cette culture du dialogue et de la tolérance vise un idéal : la paix et son corolaire, le développement.

La Côte d’Ivoire œuvre au Conseil de Sécurité, sous l’impulsion du Président Alassane OUATTARA, entend partager cette culture de paix et de dialogue avec le monde, en proie à des crises qui sont souvent la conséquence d’un déficit de communication entre les peuples.

La Côte d’Ivoire œuvre également au renforcement de la paix et de la coopération au sein de la CEDEAO, qu’elle a présidée à plusieurs reprises. Elle a ainsi, par le passé, contribué grandement à la résolution de conflits, notamment au Liberia et en Sierra Leone.

Récemment, durant ses deux mandats, en 2012 et 2013, à la tête de cette Institution, dans un contexte sécuritaire régional tendu, la Côte d’Ivoire grâce au leadership du Président Alassane OUATTARA, a joué un rôle déterminant dans la mobilisation internationale contre les groupes terroristes au Mali, et dans la recherche d’une solution politique inclusive à la grave crise qui menaçait l’intégrité territorial et les Institutions de ce pays.

Elle a également œuvré, au cours de la même période, au rétablissement de la paix et de l’ordre constitutionnel en Guinée Bissau, et à la finalisation de la stratégie sous régionale de lutte contre la piraterie maritime et les attaques à main armées dans le Golfe de Guinée

Enfin, la Côte d’Ivoire a assuré la présidence du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine, à l’occasion de ses deux mandats (2011 à 2013) à la tête de cet organe.

A cette occasion, le Chef de l’Etat a présidé en marge de la 68ème Assemblée Générale de l’ONU tenue en septembre 2013 à New-York, la réunion au Sommet au Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine, consacrée au partenariat entre l’Union Africaine et les Nations Unies, dans le domaine de la Paix et de la Sécurité, et à la gestion des crises sur le continent.

II - DES EXPERIENCES A PARTAGER.

1 - De solides acquis au plan national.

  1. La réconciliation nationale, l’indemnisation des victimes et le retour des réfugiés.

La crise socio-politique a fragilisé la cohésion sociale qui a longtemps été le socle de la stabilité du pays. Fort de ce constat, le Gouvernement a mis en place une Commission Dialogue Vérité et Réconciliation (CDVR), qui a permis d’amorcer le processus de réconciliation nationale. Les acquis de cette Commission ont été renforcés par la création de la Commission Nationale pour la Réconciliation et l’Indemnisation des Victimes (CONARIV) des crises que le pays a traversées. De même, sur le plan humanitaire, le Gouvernement ivoirien a organisé le retour de millier de réfugiés ivoiriens du Ghana et du Libéria grâce à son Service d’Aide et d’Assistance au Refugiés et Apatrides (SAARA), et avec l’appui du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR).

 

  1. Un processus réussi de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR) des ex-combattants et de Réforme du Secteur de la Sécurité (RSS).

Pour éradiquer les risques de résurgence du conflit, le Gouvernement a procédé à la création de l’Autorité pour le Désarmement, la Démobilisation et la Réinsertion des ex-combattants (ADDR), et l’adoption d’une stratégie nationale du Secteur de la Sécurité (RSS).

Ainsi, grâce à une synergie avec l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire [ONUCI], l’ADDR a atteint, entre 2012 et 2015, des résultats unanimement salués par la Communauté internationale et cités en exemple dans le monde entier.

Avec près de 70 000 ex-combattants, dont 6.105 femmes, désarmés et réinsérés, le Gouvernement a atteint son objectif quantitatif, soit un taux de désarmement et de démobilisation de 92%. Au total, 43.510 armements divers ont été collectés y compris 14.121 armes légères et de petit calibre.

La mise en œuvre de la RSS, en parfaite collaboration avec l’ONUCI, le PNUD et d’autres partenaires au développement, a permis de restaurer les capacités Institutionnelles, logistiques et opérationnelles des forces de défense et de sécurité, que le Gouvernement voulait républicaines et au service de la paix. L’indice de sécurité nationale s’est amélioré de 3,8 en 2012 à 1,1 en janvier 2016

  1. La nouvelle Constitution pour renforcer la Démocratie et l’Etat de droit.

La Côte d’Ivoire s’est dotée d’une nouvelle Constitution, qui vise à renforcer la cohésion sociale et à garantir une paix et une stabilité durables.

Cette nouvelle Constitution réaffirme l’attachement de la Côte d’Ivoire aux valeurs universelles de respect des droits humains et des libertés, tout en interdisant avec fermeté toute forme de discrimination fondée sur la race, le sexe, la région ou l’ethnie. En adressant la question de l’accès à la propriété foncière, source de nombreuses

tensions sociales durant ces dernières années, la nouvelle Constitution entend surtout anticiper et circonscrire les conflits intercommunautaires liés aux effets pervers du changement climatique.

En somme, à travers ce nouveau pacte social, la Côte d’Ivoire entend réaliser le grand destin auquel il est appelé dans son hymne nationale, celui d’être « un modèle d’espérance promise à l’humanité ».

  1. Une coopération multiforme et exemplaire avec l’ONU.

La période de la crise que la Côte d’Ivoire a traversée avec la présence sur son sol de forces de maintien de la paix de l’ONU, constitue une riche source d’enseignements pour le pays.

Le succès éclatant qu’à connu l’ONUCI, grâce à la collaboration harmonieuse entre les Autorités ivoiriennes, la population et l’Organisation des Nations Unies, représente dans l’histoire  récente des opérations de maintien de la paix, une expérience exceptionnelle à partager.

Dans sa collaboration avec l’ONUCI, la Côte d’Ivoire a élaboré et exécuté, avec une grande réussite, son programme de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR) des ex-combattants, et engagé une Réforme du Secteur de la Sécurité (RSS), ainsi que la mise en œuvre du plan de Réconciliation, de la Cohésion Sociale, de la Reconstruction et de la Consolidation de la Paix.

S’imprégnant de l’ambition de coopération soutenue du Chef de l’Etat avec le système des Nations Unies, la Côte d’Ivoire est convaincue que son expérience de collaboration réussie avec l’ONUCI peut contribuer à faire évoluer fondamentalement les opérations de maintien de la paix dans le monde.

 

  • Contributions à la paix, à la sécurité et au développement.

 

  1. Dans l’espace communautaire CEDEAO.

Convaincue que la sécurité et le développement durables en Côte d’Ivoire sont étroitement liés à l’environnement sécuritaire dans l’espace CEDEAO, la Côte d’Ivoire à œuvrer, à la tête de cette organisation, à la mise en œuvre des stratégies communautaires de prévention des conflits et de renforcement de la sécurité humaine.

Il s’agit entre autres :

  • du Protocole de 1999 en son chapitre IV, établissant le cadre de mise en place d’un système sous régional d’observation de la paix et de la sécurité ;
  • du Cadre Stratégique pour la prévention et la gestion des conflits, qui trouve sa déclinaison dans la création de Systèmes d’alerte précoce dans les Etats membres ;
  • de la Convention de la CEDEAO, sur les armes légères et de petit calibre, qui vise à lutter contre la prolifération et le commerce illicite des armes ;
  • de la Stratégie Maritime Intégrée de la CEDEAO, matérialisée par la création du Centre Régional de Sécurité Maritime en Afrique de l’Ouest (CRESMAO), dont la Côte d’Ivoire abrite le siège.

 

Au plan continental

Au plan continental, la Côte d’Ivoire a endossé et met en œuvre toutes les initiatives de l’Union Africaine visant à renforcer la sécurité et la lutte contre le terrorisme sur le continent. Ce sont entre autres :

  • l’Architecture Africaine de Paix et de Sécurité (APSA) ;
  • le Système continental d’alerte précoce et de réponse rapide (CEWS) ;
  • le << processus de Nouakchott ».

 

III - L’ENGAGEMENT EN FAVEUR DE LA PAIX ET DE LA SECURITE INTERNATINALES.

  • Contribution aux Opérations de Maintien de la paix.

Depuis ses premiers pas sur la scène internationale, la Côte d’Ivoire a joué un rôle parfois discret mais toujours actif, dans la prévention des conflits et le règlement pacifique des différends.

Se fondant sur les valeurs cardinales de paix et de dialogue, toujours prônées par le Président de la République, elle entend continuer à accompagner le Conseil de Sécurité dans ses efforts de préservation de la paix.

Par ailleurs, notre pays s’est toujours investi dans des opérations de maintien de la paix, par la mise à disposition de contingents militaires et civils, notamment à :

  • La MINURCA (Mission des Nations Unies en République Centrafricaine, 1998 à 2000) ;
  • La MINUSTAH (Mission Multidimensionnelle Intégrée pour la Stabilisation en Haïti, 2005 à 2015) ;
  • La MINUSCAT (Mission Multidimensionnelle Intégrée pour la Stabilisation en Centrafrique et au Tchad, 2007 à 2010) ;
  • La MINUAD (Opération Hybride Union Africaine-Nation Unies au Darfour, 2012 à 2014) ;
  • La MONUSCO (Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation en République Démocratique du Congo, 2012 à 2015) ;
  • La MINUSMA (Mission Multidimensionnelle Intégrée pour la Stabilisation au Mali, 2013 à 2015 ;
  • La MINUSCA (Mission Multidimensionnelle Intégrée pour la Stabilisation en République Centrafricaine, depuis juillet 2016) ;

 

La Côte d’Ivoire entend poursuivre son engagement en faveur de la paix, en apportant sa contribution à la mise en œuvre des décisions du Conseil de Sécurité des Nations Unies.

 

S’appuyant sur le fort engagement du chef de l’Etat en faveur de la sécurité, de la paix et du développement, notre pays entend fournir davantage de contingents aux Nations unies, en vue de renouer avec son passé de pays contributeur de troupes.

 

  • Protection et promotion des Droits de l’Homme et lutte contre l’impunité.

Prévues dans la nouvelle Constitution ivoirienne, la promotion et la protection des Droits de l’Homme ont fait l’objet d’une loi portant création d’une Commission Nationale des Droits de l’Homme, conformément aux << Principes de Paris ».

Au plan international, la Côte d’Ivoire a participé à de nombreuses Conventions internationales dans le domaine des Droits de l’Homme et en matière judiciaire :

  • la Convention pour la répression du crime de génocide ;
  • la Convention sur l’apatridie ;
  • le statut de Rome instituant la Cour Pénale Internationale ;
  • la Cour Internationale de Justice ;
  • la Convention pour l’élimination de toutes les formes de discrimination contre les femmes ;
  • la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale ;
  • la Convention relative aux droits de l’enfant et les différents protocoles subséquents, en particulier ceux relatifs à la traite et aux pires formes de travail des enfants.

Notre pays, qui siège au Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies à Genève pour sa deuxième mandature consécutive, introduit dans son programme éducatif, l’enseignement des notions des Droits de l’Homme    le cycle primaire, en vue de la conscientisation depuis le jeune âge aux valeurs qui s’y attachent.

S’agissant plus particulièrement de l’apatridie, les actions fortes entreprises par la Côte d’Ivoire à travers le Service d’Aide et d’Assistance aux réfugiés et Apatridie (SAARA), soutenues par le Haut-commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR) et l’engagement personnel et le leadership du Président Alassane Ouattara, dans ce domaine, tant au niveau national que régional, ont également été saluées par de nombreux pays et Organisations Internationales, dont l’Union Européenne.

  • Lutte contre le terrorisme.

Plaçant la question du terrorisme au cœur de ses préoccupations, la Côte d’Ivoire appellera également à l’intensification de la coopération sous régionale et internationale dans la lutte contre ce fléau.

 

IV- LES PRIORITES DU MANDAT DE LA COTE D’IVOIRE AU CONSEIL DE SECURITE.

Si elle est élue, la Côte d’Ivoire s’engage à soutenir et entreprendre des initiatives en matière de paix et de sécurité internationales, notamment dans les domaines suivants :

  • la lutte contre le terrorisme et la piraterie maritime ;
  • l’impact du réchauffement climatique sur la paix et la sécurité internationales ;
  • le soutien international aux processus de Démobilisation, Désarmement et Réinsertion (DDR) et de la Réforme du Secteur de la Sécurité (RSS), dans les pays en phase de sortie de crise ;
  • la promotion des mécanismes d’alerte précoce et de réponse rapide ;
  • la lutte contre le travail des enfants.
  • la lutte contre la prolifération et le commerce illicite des armes légères et de petit calibre.

C’est convaincue de ses valeurs fortes et de ses expériences à partager, ainsi que de ses ambitions pour un monde véritablement épris d’équité, de paix et d’une politique suivie de développement durable, que la Côte d’Ivoire présente sa candidature pour un siège de membre non permanent au Conseil de Sécurité de l’Organisation des Nations Unies, pour la période 2018-2019.

Elle voudrait savoir compter sur le vote unanime de tous les Etats membres des Nations Unies, en vue de l’avènement d’un monde nouveau, porteur de paix, de prospérité et de sécurité pour tous.

 

 

 

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